COP27 : France urbaine a porté l’accélération de l’action climatique des villes françaises

Eric Piolle, Maire de Grenoble et 2e Vice-président de France urbaine, a notamment porté la voix des grandes villes françaises, et a présenté la stratégie bas carbone grenobloise.
Pourquoi ce Side-Event ? La mobilisation forte de France urbaine sur l'accompagnement des transitions dans les territoires
Afin d’accompagner ses membres dans les transitions en faveur du climat, avec la prise en compte d’une nécessaire justice sociale, France urbaine offre un espace d’échanges entre les villes pour partager les bonnes pratiques, identifier les freins, les leviers et les besoins pour accélérer la dynamique au niveau local, comme au niveau national. Et ce, afin d’en favoriser la dissémination, tout en promouvant les innovations et expérimentations au niveau européen comme international.
France urbaine est mobilisée dans les travaux du Groupe miroir national Ville–Horizon Europe, co-piloté par le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, dont notamment la Mission européenne « 100 villes climatiquement neutres et intelligentes d’ici 2030 – par et pour les citoyens ». Cette Mission européenne n’en n’est qu’à ses débuts. Elle a pour ambition de porter une centaine de villes européennes vers la neutralité carbone 20 ans plus tôt que l’objectif global de neutralité carbone que s’est fixé l’Union européenne pour 2050 !
Avec cette dynamique lancée, France urbaine a pour ambition d’infuser auprès de l’ensemble de ses 108 collectivités adhérentes les innovations en matière sociale, de gouvernance, de participation citoyenne, d’accès aux financements, de numérique responsable, de partenariat avec les acteurs privés, afin de lever les blocages et actionner les leviers identifiés, et accélérer la transition climatique et énergétique des territoires urbains, dans une optique de transition juste pour tous.
Transition bas-carbone : l’engagement de Grenoble et de Paris
Eric Piolle, Maire de Grenoble et 2e Vice-président de France urbaine, a souligné le rôle de l’association, comme portant la voix des grandes villes et agglomérations françaises, et a présenté la stratégie bas carbone de sa collectivité, dans le cadre de Grenoble Capitale Verte européenne 2022. Ce titre reconnaît l’engagement et l’ambition de la ville pour accélérer les transitions climatique, énergétique et écologique. Néanmoins, si Eric Piolle précise que l’acteur public à un poids important pour permettre ces transitions, son action reste souvent limitée à un cadre, et il se doit donc d’embarquer l’ensemble des acteurs à travers un véritable projet de territoire à l’image de ce qui est fait à Grenoble, avec un objectif commun porteur de sens.
Alors que l’urgence est réelle, c’est justement la question du sens qui changera l’économie. La dimension sociale des transformations en cours et à venir a également été soulevée avec des réflexions sur la fiscalité et les inégalités, en concluant sur la considération qu’une société inégalitaire ne serait pas capable d’affronter les conséquences des dérèglements climatiques. Grégoire Merrheim, chargé de mission « Climat et Energie » à la Délégation générale aux Relations internationales de la Ville de Paris, a aussi pu témoigner de ce que met en place la collectivité en matière de transition, avec la révision en cours de son plan climat, pour aller plus vite, vers du plus local et de manière plus juste, en traitant tout autant les sujets de l’atténuation, comme de l’adaptation aux bouleversements climatiques. En écho aux préoccupations sociales soulevées, Grégoire Merrheim a notamment souligné que la transition et ses impacts se constatent au niveau de la rue ou du quartier par les habitants. Elle n’est pas envisageable sans la mobilisation citoyenne. Il est également nécessaire de corriger les asymétries entre les quartiers favorisés et ceux plus modestes.
La commande publique pour favoriser les innovations bas carbone des entreprises
Des nombreuses innovations du secteur privé pour appuyer la transition bas carbone des territoires ont été mises en avant, telles par exemple du ciment carbo-négatif, du béton drainant, les chantiers furtifs, ou encore des technologies pour diminuer les consommations électriques des transports. La commande publique a un potentiel élevé pour faire émerger des projets innovants et compatibles avec un monde bas carbone.
L’accès limité aux financements, un frein à l’ambition des villes
Mais l’accès au financement est le bas qui blesse. Le Maire de Grenoble Eric Piolle a notamment souligné la faible capacité d’investissement des collectivités locales face à l’ampleur du besoin pour la transition écologique.
Pour faciliter l’accès aux financements, Gregor Robertson, ancien Maire de Vancouver (Canada) et Global Ambassador du Global Covenant of Mayors (GCoM) a précisé que, face aux défis immenses nécessaires à la transition, le Gap Fund, dont le GCoM est partenaire, était un outil important pour le système de financement climatique urbain, notamment pour accompagner les villes des pays en développement.
Alors que leurs collectivités, volontairement engagées pour l’atténuation et l’adaptation aux dérèglements climatiques, ont bénéficié de ce fonds, Mohamed Sefiani, Maire de Chefchaouen (Maroc), et El Hadji Ibrahima Ndiaye, adjoint au Maire de Dakar (Sénégal), ont partagé leur projet de territoire et leurs collaborations multi-acteurs et multi-niveaux pour participer à leur mise en œuvre. Le fonds a permis de répondre en partie au double enjeu : l’accès à la finance, notamment internationale, et l’accès à une assistance technique.
Le besoin d’assistance juridique et technique a aussi été mis en avant par Valentina de Marco venue témoigner au titre d’un réseau argentin de villes pour le changement climatique. Mohamed Sefiani, qui a souligné que seulement 10% de la finance internationale va au niveau local avec le besoin d’un accès direct, a conclu ses propos en affirmant son engagement fort avec des réseaux de villes transnationaux comme ICLEI - Local Governments for Sustainability, United Cities and Local Governments (UCLG) ou GCoM pour travailler à cette localisation, afin d’atteindre les objectifs de développement durable d’ici à 2030.