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Education, jeunesse et petite enfance
Stratégies alimentaires territoriales

Cantines scolaires : face à l'inflation, les grandes villes se mobilisent pour préserver le budget des familles

06/09/2022

Pour la très grande majorité des grandes villes, agglomérations et métropoles, l’augmentation du prix des denrées ne sera pas portée sur les familles d’enfants en maternelle ou primaires.

Pour France urbaine, la priorité est de préserver le budget des familles dont les enfants sont scolarisés en écoles élémentaire ou maternelle. Pour la très grande majorité des grandes villes, agglomérations et métropoles réunies au sein de France urbaine, l’augmentation du prix des denrées ne sera pas portée sur les familles d’enfants en maternelle ou primaires.

Mais la hausse de l'inflation à 6,1% pèse sur les collectivités territoriales, dont les finances ont déjà été mises à rude épreuve durant la crise sanitaire. L'impact de la crise sanitaire s'est particulièrement fait sentir dans les territoires urbains métropolitains, où l'épargne brute et les recettes ont reculé fortement. De plus, les prestataires de services ont fait savoir aux maires que si les marchés n’étaient pas revus à la hausse, ils ne pourraient plus continuer à servir les repas. Il y a une forme de négociation en cours qui fait que l’augmentation qui est demandée est de l’ordre de 7 ou 8% (augmentation du prix des aliments, de l’énergie et des coûts de personnels).

S’il n’est pas envisagé une augmentation du prix des repas d’ici la fin de l’année dans la majorité des villes, il faudra dans un avenir proche réfléchir à de nouvelles pistes de travail. L’inflation est partie pour durer. Les modes de tarification pourraient évoluer, en changeant par exemple les tranches, en revenant aussi à une cuisine plus simple, en revoyant les goûters, en retravaillant les coûts, en réduisant le gaspillage.

Le tarif des cantines scolaires n'augmentera pas à la rentrée dans la très grande majorité des grandes villes

Pour la très grande majorité des grandes villes, agglomérations et métropoles membres de France urbaine, l’augmentation du prix des denrées ne sera pas portée sur les familles d’enfants en maternelle ou primaires. Mais sur un coût moyen de 2 € par repas, la hausse est en moyenne de 20 %. 10 % de hausse de prix liés à l’inflation, 10 % de hausse liée à l’application de la loi Egalim 1 sur les produits de qualité depuis janvier. Les augmentations des prix des produits sont inédites : + 30 % pour la volaille bio par exemple.

Pour de très nombreuses villes (Paris, Toulouse, Rennes, Poitiers, Reims…) :

  • le tarif des cantines scolaires n'augmentera pas pour l'année 2022-2023
  • aucune réduction des quantités ou de la qualité servies dans les assiettes n’est envisagée

À Poitiers, où l’on sert chaque jour quelque 6.200 repas, dont 5.000 pour les scolaires, la municipalité a fait le choix de ne pas augmenter les tarifs pour cette année. Au prix d’un effort financier de 400.000 € qui servira à boucler l’année 2022 pour toute la restauration collective. En 2023, la Ville de Rennes calcule déjà une enveloppe prévisionnelle de 250 000 euros pour continuer à ne pas faire peser l’inflation sur les familles.

Certaines villes n’ont pas d’autres choix que d’augmenter les tarifs

Dans d’autres villes, comme à Orléans ou à Caen, le prix à la cantine augmente cette rentrée de 1%. A Caen, les repas dans les écoles maternelles et élémentaires publiques augmenteront de deux à quatre centimes, selon le quotient CAF. A Orléans, la ville aurait pu augmenter de 2,5%, mais elle a choisi de maintenir ces 1% comme chaque année pour ne pas pénaliser le pouvoir d'achat des familles. Les tarifs pour les familles vont de 0,56€ à 4,28€ en fonction du quotient familial.

A Nice, pas d’augmentation pour les plus modestes dont le quotient familial est fixé à 350 maximum. Ils paieront toujours 1 euro en écoles élémentaires et 80 centimes pour les maternelles. Les autres en revanche devront composer avec une hausse de 5 centimes, soit respectivement 1.96 et 1.54 euros. Des prix restés inchangés depuis 2017 et loin du coût réel d’un repas pour la collectivité, fixé à 8 euros. Tours, qui jusque-là proposait un tarif unique, passe à un tarif solidaire dès cette rentrée. A Bourges, les tarifs augmentent aussi légèrement pour les familles, à environ 2% comme chaque rentrée. Les tarifs sont également calculés en fonction du quotient familial, entre 1,31€ et 4,56€. Mais un diagnostic est en cours quant à une éventuelle augmentation en fonction de l'inflation précise la mairie.

Pour endiguer l’inflation, les grandes villes, agglomérations et métropoles usent d’ingéniosité : augmentation des subventions, affinage des manières d’acheter de la part des gestionnaires, recours à des producteurs locaux, renforcement de la lutte contre le gaspillage alimentaire, élaboration de grilles de tarifs différents. Mais jusqu’à quand ?