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​CROISSANCE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR PRIVÉ : LE RÉSEAU ESR S’ENGAGE DANS LE DÉBAT

En 20 ans, le nombre d’étudiants poursuivant leurs études supérieures dans un établissement privé est passé de 10 % à 25 %.
750 000 étudiants sont actuellement inscrits dans des établissements qui couvrent à peu près tout le spectre des formations.
Le développement des établissements d’enseignement supérieur privés, accéléré par la croissance et l’ouverture du marché de l’apprentissage, modifie donc en profondeur les équilibres territoriaux et les offres locales de formation.

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Le réseau des associations de collectivités locales pour ESRI (AVUF, Intercommunalités de France, Villes de France, FNAU, Conférence des Grandes Écoles, France Universités et France urbaine) a donc proposé une première rencontre pour décrypter le phénomène de croissance de l’enseignement supérieur privé sur nos territoires, et identifier différentes formes de positionnement des collectivités locales.

Certaines collectivités y voient en effet une opportunité de compléter l’offre de formation de leurs sites et répondre à des demandes fortes des acteurs économiques.
Elles organisent et encadrent ces implantations, à l’image des contrats d’objectifs et de moyens passés entre l’agglomération lavalloise et les établissements.

D’autres notent des déséquilibres non négligeables provoqués avec l’offre “publique”, dont les opérateurs sont bousculés par ces nouveaux entrants qui sollicitent régulièrement l’appui financier des territoires ; c’est le cas à Angers, qui travaille à une stabilisation des effectifs étudiants. Une nouvelle catégorie d’étudiants apparaît, moins facilement identifiable, parfois mal orientée, voire victime d’un dispositif aux contours encore mal connus : la Ville de Marseille s’organise pour accueillir les jeunes et leurs familles et les informer des précautions à prendre avant de s’engager dans ces parcours de formation privés.
Des opérateurs immobiliers saisissent l’opportunité de ces développements pour prendre des positions dans les projets urbains. La Métropole de Lyon encadre ce phénomène en affectant un îlot entier de l’opération Confluence à l’accueil d’un pôle d’enseignement supérieur privé.

À l’image du travail conduit par l’APUR (Atelier parisien d’urbanisme) pour le compte de la Ville de Paris, il est indispensable que les collectivités se dotent d’outils d’observation et de connaissance de ces nouveaux entrants sur le marché de l’enseignement supérieur.

Il est en effet acquis que les collectivités du « bloc local » ne peuvent rester à l’écart du débat ouvert par la croissance rapide de ce mode d’enseignement, d’autant que l’autonomie croissance des universités et grandes écoles va renforcer leur capacité à territorialiser les offres de formation : porteurs de démarches de GPEC (Gestion révisionnelles des Emplois et des Compétences) territoriales, les grandes intercommunalités urbaines doivent être en capacité de s’exprimer sur ce thème et d’accompagner les acteurs concernés. Elles doivent mieux appréhender les référentiels qualité pour participer à l’indispensable régulation des établissements privés, encore en construction.

Aux côtés de ses partenaires, France urbaine poursuivra les échanges et prises de position sur ce sujet.

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